La faillibilité de la cartomancie et sa reconnaissance comme science divinatoire proviennent essentiellement
de sa longévité et des apports de cette science reconnue comme art.

De leur apparition dans la nuit des temps à l’utilisation qui en est faite dans notre quotidien, les jeux de cartes ou les tarots sont l’expression d’une culture populaire basée sur la sagesse ou nous retrouvons tous les ingrédients de la vie de l’humanité: amour, réussite, argent, santé dans lesquels nous retrouvons l’expression généralement admise du bonheur.

Voyance et littérature

Dans ce temps là, la science devenue maintenant populaire, n’avait que des observations superficielles et inexactes sur des faits mystérieux, à présent avérés, mais dont elle ne sait encore qu’une seule chose, c’est qu’ils existent. Lasthénie était somnambule comme lady Macbeth… mais Mme de Ferjol n’avait peut-être pas lu Shakespeare. Or, c’est dans un de ces accès de somnambulisme, ignorés, tant ils étaient rares !de Mme de Ferjol et d’Agathe, que le Père Riculf l’avait surprise, une nuit, sortie de sa chambre et assise dans le grand escalier, endormie là, où elle avait passé tant d’heures dans son enfance, éveillée et rêveuse, et que, tenté par le démon des nuits solitaires, il avait accompli sur elle ce crime dont la malheureuse enfant n’avait pas eu conscience dans l’ignorance de son sommeil, et dont, seul, il devait répondre un jour devant Dieu. Seulement, pourquoi, le crime consommé, lui avait-il dérobé sa bague ? Était-il déjà le voleur qui devait être un jour le voleur à la main coupée qu’il était devenu ? Question sans réponse ! On se perd dans ces gouffres de mystère qu’on appelle la nature humaine. Les somnambules donnent quelquefois des bagues, et cela ne prouve rien. Pour ma part, j’en ai connu une, (une jeune fille), qui avait donné la sienne à un homme coupable du même crime que Riculf sur Lasthénie, et qui avait volontairement épousé l’effroyable fiancé de son sommeil, quoique avec une horreur invincible…Ne voulant pas avoir à rougir devant cet homme, la noble fille était morte après des années, mariée, en lui gardant une épouvantable fidélité. Mme de Ferjol, qui n’avait jamais entendu parler de somnambulisme dans sa solitude des Cévennes, resta stupéfaite au récit de l’abbé de la Trappe. Elle était médusée par le crime de cet homme-fléau qui avait passé dans sa vie et celle de sa fille comme un vampire, et qui, de la monstruosité tombant dans l’ignominie, avait fini par cette vileté d’être un voleur. Ici, la femme de race revint du fond de la mère indignée, et l’idée, l’abjecte idée du voleur, lui sembla plus insupportable à admettre que le crime même sur Lasthénie, consommé lâchement pendant le sommeil. Elle douta un instant de cette dernière turpitude, qui lui souillait deux fois sa fille. Mais l’abbé de Bricquebec lui dit que la main coupée était bien la main du capucin Riculf, et que le malheureux, en effet, avait été réellement un des premiers bandits du siècle.